9 décembre 2009 3 09 /12 /décembre /2009 22:32

Ville assiégée par VAUBAN, ville prise...
Ville défendue par VAUBAN, ville imprenable...

Impossible d'évoquer Besançon sans parler de VAUBAN et de la Citadelle...


Citadelle de Besancon
La Citadelle de Besançon (Source : Besançon.fr)


Fort griffon
Le Fort Griffon (Source : Besançon.fr)


Quai Vauban
Les Quais Vauban (Source : Besançon.fr)


Mes précédents articles, à revoir :

Juillet 2008 : Besançon inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO

Il y a 50 ans... la Citadelle de Besançon (dont film : survol de la citadelle)

Citadelle de Besançon (balade un dimanche)

Tourisme : les lieux de visite en Franche-Comté 


 

Sébastien le Prestre de VAUBAN, ingénieur militaire du Roi :
(Source :
www.sites-vauban.org)
Sebastien Le Prestre de Vauban 

Vauban a connu l’un des destins les plus passionnants du XVIIe siècle. Il est considéré comme le plus célèbre des ingénieurs militaires d’Europe. Étroitement liées à notre histoire, ses fortifications sont aujourd’hui plus que jamais admirées de tous. Prospecteur et bâtisseur, Vauban a été le plus grand voyageur de son temps, parcourant le royaume pour œuvrer à la défense du territoire et contribuer ainsi à la suprématie militaire de Louis XIV. Esprit curieux et universel, il s’est intéressé aux sujets les plus divers : les fortifications bien sûr, l’armée, mais aussi les impôts, la navigation, la religion... Vauban le stratège, l’économiste, l’inventeur, le philosophe, l’agronome, le penseur politique, l’urbaniste... Vauban l’humaniste ! 

Né en 1633 à Saint-Léger-de-Foucheret dans le Morvan, Sébastien le Prestre de Vauban apprend les mathématiques, le latin et le dessin au collège des Carmes de Semur. Cadet dans l’armée de Condé en 1651, pendant la fronde, il entre au service de Louis XIV à 20 ans et reçoit son brevet d’ingénieur ordinaire à 22 ans. Il devient rapidement un architecte spécialiste de la poliorcétique (la technique du siège des villes) et son sens de l’organisation ainsi que son très grand art de la valorisation du site tendront vers un unique but : servir au mieux la cause royale.

fortifications a la vauban
Fortifications à la Vauban (Sources : ledictionnairevisuel.com)


Vauban est un preneur de villes ainsi qu’un fortificateur. Il sait bien qu’aucune place forte n’est imprenable : elle doit servir le moins possible, son rôle étant avant tout un rôle dissuasif. Elle n’est pas conçue pour une action défensive soutenue, mais pour gêner le plus possible l’ennemi. L’architecture militaire doit donc protéger un territoire et l’utilisation du site est fondamentale. Vauban réalise ses places fortes en fonction des conditions de chaque site, s’adaptant aux circonstances, notamment aux particularités et aux ressources du terrain.


Bien que nommé le 4 janvier 1678 Commissaire Général des Fortifications du royaume, Vauban se refuse à écrire un traité théorique de fortification, mais il rédige, à la demande de Louvois, un mémoire consacré à la conduite des sièges. Il aura toujours la volonté de réformer l’armée, afin d’en accroître l’efficacité et de réduire les pertes humaines. En 1688, il est lieutenant général des armées du roi et en 1703, le premier officier du Génie à recevoir le bâton de Maréchal de France.

Vauban meurt le 30 mars 1707 à Paris. Il a 74 ans. Durant son extraordinaire vie, Vauban aura passé 53 années au service de Louis XIV, construit 130 places fortes et villes fortifiées, participé à plus de 50 sièges et parcouru 108 000 kilomètres...



Carte des sites majeurs de Vauban
Carte des sites majeurs de Vauban (Source : Wikipédia)


Besançon :
(Source : www.sites-vauban.org)

La Citadelle, les tours bastionnées et le fort Griffon illustrent la façon dont Vauban a amélioré le système de défense naturelle à Besançon.
Le Doubs y franchit la bordure jurassienne à deux endroits, entourant ainsi le centre ancien de la ville. L’éperon rocheux, à l’endroit le plus étroit, clôt la boucle.

Vauban fait rehausser cette « forteresse naturelle » en y construisant la citadelle pour protéger le site des hauteurs de Chaudanne et de Bregille.

Il en va de même pour les tours bastionnées renforçant la boucle du Doubs, dont les casemates sont conçues pour être à l’abri des tirs des sommets environnants. Le fort Griffon en assure la défense. L’ensemble constitue une extraordinaire adaptation au terrain.

Les fortifications bisontines sont achevées en 1693, après presque 20 ans de travaux. Elles avaient coûté si cher au trésor royal que Louis XIV aurait demandé si la citadelle n’avait pas été construite en or.


CLIC ICI : Visite panoramique des fortifications de Vauban à Besançon



Bientôt, nous évoquerons la polémique à propos de VAUBAN : mérite-t-il vraiment la reconnaissance des Bisontins ? A suivre...

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22 octobre 2008 3 22 /10 /octobre /2008 08:24


GUY MOQUET, né le 26 avril 1924, fusillé le 22 octobre 1941 (17 ans)

A la fin du mois d'Août 2007, la date du 22 OCTOBRE (jour anniversaire de l'exécution de Guy Môquet et de ses camarades) est retenue pour la lecture de sa lettre dans tous les lycées de France. La polémique enfle.

Il est vrai que la lettre de Guy Môquet fait bigrement parler en cette année 2007. Nicolas Sarkozy a déjà évoqué le résistant lors du congrès de l'UMP en Janvier 2007. La lettre a été lue aux joueurs de l'équipe de France de Rugby par leur entraîneur et futur ministre Bernard Laporte avant un match de Coupe du Monde, puis par une lycéenne lors de la cérémonie d'investiture de Nicolas Sarkozy.

Face à la polémique, le gouvernement annonce que, dès 2008, cette journée du 22 octobre sera consacrée à la jeunesse résistante.

HENRI FERTET, né le 27 octobre 1926, fusillé le 26 septembre 1943 (17 ans)

Je profite de ce jour pour vous présenter Henri FERTET, résistant Franc-Comtois, auteur lui aussi à quelques heures de sa mort d'une lettre bouleversante.

Né le 27 octobre 1926 à Seloncourt, dans une famille d'instituteurs, il entre en 1937 au Lycée Victor Hugo à Besançon. C'est un élève doué et travailleur. Besançon vit sous l'occupation nazi depuis 1940 et à l'été 1942, Henri Fertet rejoint le groupe de résistants de Marcel Simon à Larnod. En février 1943, le groupe Simon prend le nom de Groupe-franc "Guy Môquet" et mène des actions de lutte clandestine. Henri Fertet, nom de code "Emile-702", dirige 3 opérations :

- le 16 avril 1943, attaque du poste de garde du Fort de Montfaucon pour s'emparer d'un dépôt d'explosifs, attaque qui entraîne la mort d'une sentinelle allemande,
- le 7 mai 1943, destruction d'un pylone à haute-tension à Châteaufarine,
- le 12 juin 1943, attaque du Commissaire des Douanes allemand Rothe, sur la route Besançon/Quingey, pour lui prendre son arme, son uniforme et les papiers qu'il transporte. L'arrivée d'une moto empêche les résistants de se saisir des documents mais Henri Fertet blesse mortellement le Commissaire.

Les membres du groupe sont recherchés et arrêtés un à un à partir de Juin 1943. Henri Fertet est arrêté par les Allemands le 3 juillet 1943, à 3 heures du matin, chez ses parents à l'école de Besançon Velotte. Il est emprisonné à la prison de La Butte, est condamné à mort le 18 septembre, puis exécuté le 26 septembre 1943 à la Citadelle de Besançon avec 15 de ses camarades, après 87 jours de détention et de torture.


Monument au pied de la Citadelle de Besançon


Il adressera à ses parents sa dernière lettre, écrite au matin de son exécution :

Besançon, prison de la Butte (Doubs)

26 septembre 1943

Chers parents,

Ma lettre va vous causer une grande peine, mais je vous ai vu si pleins de courage que, je n’en doute pas, vous voudrez bien encore le garder, ne serait-ce que par amour pour moi.

Vous ne pouvez savoir ce que moralement j’ai souffert dans ma cellule, [ce] que j’ai souffert de ne plus vous voir, de ne plus sentir sur moi votre tendre sollicitude que de loin, pendant ces quatre-vingt-sept jours de cellule, votre amour m’a manqué plus que vos colis et, souvent, je vous ai demandé de me pardonner le mal que je vous ai fait, tout le mal que je vous ai fait. Vous ne pouvez douter de ce que je vous aime aujourd’hui, car avant, je vous aimais par routine plutôt mais, maintenant, je comprends tout ce que vous avez fait pour moi. Je crois être arrivé à l’amour filial véritable, au vrai amour filial. Peut-être, après la guerre, un camarade parlera-t-il de moi, de cet amour que je lui ai communiqué ; j’espère qu’il ne faillira point à cette mission désormais sacrée.

Remerciez toutes les personnes qui se sont intéressées à moi, et particulièrement mes plus proches parents et amis, dites-leur toute ma confiance en la France éternelle. Embrassez très fort mes grands-parents, mes oncles, mes tantes et cousins, Henriette. Dites à M. le Curé que je pense aussi particulièrement à lui et aux siens. Je remercie Monseigneur du grand honneur qu’il m’a fait, honneur dont, je crois, je me suis montré digne. Je salue aussi en tombant mes camarades du lycée. À ce propos, Hennemay me doit un paquet de cigarettes, Jacquin, mon livre sur les hommes préhistoriques. Rendez le “Comte de Monte-Cristo” à Emeurgeon, 3, chemin Français, derrière la gare. Donnez à Maurice Andrey de La Maltournée, 40 grammes de tabac que je lui dois.

Je lègue ma petite bibliothèque à Pierre, mes livres de classe à mon cher Papa, mes collections à ma chère maman, mais qu’elle se méfie de la hache préhistorique et du fourreau d’épée gaulois.

Je meurs pour ma patrie, je veux une France libre et des Français heureux, non pas une France orgueilleuse et première nation du monde, mais une France travailleuse, laborieuse et honnête.

Que les Français soient heureux, voilà l’essentiel. Dans la vie, il faut savoir cueillir le bonheur.

Pour moi, ne vous faites pas de soucis, je garde mon courage et ma belle humeur jusqu’au bout et je chanterai “Sambre et Meuse” parce que c’est toi, ma chère petite maman, qui me l’a appris.

Avec Pierre, soyez sévères et tendres. Vérifiez son travail et forcez-le à travailler. N’admettez pas de négligence. Il doit se montrer digne de moi. Sur les “trois petits nègres”, il en reste un. Il doit réussir.

Les soldats viennent me chercher. Je hâte le pas. Mon écriture est peut-être tremblée, mais c’est parce que j’ai un petit crayon. Je n’ai pas peur de la mort, j’ai la conscience tellement tranquille.

Papa, je t’en supplie, prie, songe que si je meurs, c’est pour mon bien. Quelle mort sera plus honorable pour moi ? Je meurs volontairement pour ma Patrie. Nous nous retrouverons bientôt tous les quatre, bientôt au ciel. Qu’est-ce que cent ans ?

Maman rappelle-toi :

“Et ces vengeurs auront de nouveaux défenseurs Qui, après leur mort, auront des successeurs.”

Adieu, la mort m’appelle, je ne veux ni bandeau, ni être attaché. Je vous embrasse tous. C’est dur quand même de mourir.

Mille baisers. Vive la France.

Un condamné à mort de 16 ans.

H. Fertet.

Excusez les fautes d’orthographe, pas le temps de relire.

Expéditeur : Monsieur Henri Fertet, Au ciel, près de Dieu.


Henri-Fertet
Portrait d'Henri Fertet, Source Musée de l'Ordre de la Libération


Henri Fertet, Compagnon de la Libération à titre posthume, Chevallier de la Légion d'Honneur, Croix de Guerre 1939-1945, Médaille de la Résistance, Croix du Combattant Volontaire 1939-1945, Médaille des Déportés et Internés Résistants.


J'ai retrouvé sur Youtube "Le Régiment de Sambre et Meuse" (marche militaire de l'époque napoléonienne) chanté par Enrico Caruso en 1919. Je pense qu'il s'agit de la chanson à laquelle fait allusion Henri Fertet dans sa lettre.


Source : Camille885 sur Youtube


Extraits des paroles :

"Tous ces fiers enfants de la Gaule
Allaient sans trêve et sans repos
Avec leurs fusils sur l'épaule,
Courage au coeur et sac au dos !
La gloire était leur nourriture,
Ils étaient sans pain, sans souliers,
La nuit ils couchaient à la dure
Avec leurs sacs pour oreiller.

Refrain:

Le régiment de Sambre et Meuse
Marchait toujours au cris de Liberté
Cherchant la route glorieuse
Qui l'a conduit à l'immortalité."

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15 octobre 2008 3 15 /10 /octobre /2008 16:02

VICTOR HUGO est né à Besançon le 26 février 1802. Il est mort à Paris le 22 mai 1885 à l'âge de 83 ans.


VICTOR-HUGO-1883
Victor Hugo en 1883 (Photo : Wikipedia)


Ecrivain, dramaturge, poète, homme politique, académicien et intellectuel engagé, dessinateur.... son oeuvre est monumentale !


MAISON-NATALE-VICTOR-HUGO.jpg
Maison natale de Victor Hugo, place du Capitole. On donnera à cette place le nom du plus illustre de ses enfants en mars 1879, du vivant du poète. (Photo : besancon.fr)



PLAQUE-VICTOR-HUGO.jpg
Plaque apposée sur la maison natale de Victor Hugo (Photo : Annie Fusis sur besancon.fr)


Concernant Victor HUGO, je ne me risquerai pas à essayer de résumer sa vie en quelques lignes, je m'en sens bien incapable... Pour ceux que ça intéresse, l'article qui lui est consacré sur Wikipedia est imposant. Vous y trouverez beaucoup de choses :

http://wikipedia.org/wiki/Victor_Hugo


PLACE-VICTOR-HUGO.jpg
Place Victor Hugo (Photo : Renaud Houillon sur besancon.fr)


STATUE-VICTOR-HUGO-Granvelle.jpg
Statue de Victor Hugo, dénommée à l'origine "Monument de Victor Hugo". Cette statue a été réalisée par le sculpteur bisontin Just Becquet (1829-1907). Elle se situe sur la promenade Granvelle. (Photo : Brice Carré sur besancon.fr)


Pour les autres, voici l'essentiel :

"Fils d'un général d'Empire
souvent absent, Victor Hugo est élevé surtout par sa mère. Alors qu'il est encore élève au lycée Louis le Grand, il se fait connaître en publiant son premier recueil de poèmes, "Odes" et obtient, pour celui-ci, une pension de Louis XVIII. Chef d'un groupe de jeunes écrivains, il publie en 1827 sa première pièce de théâtre en vers, "Cromwell", puis "Orientales" et "Hernani". Il s'impose comme le porte-parole du romantisme aux côtés de Gérard de Nerval et de Gautier. En 1831, il publie son premier roman historique, "Notre-Dame de Paris", et en 1838 son chef d'oeuvre romantique "Ruy Blas". En 1841, il est élu à l'Académie Française. En 1843, la mort de sa fille Léopoldine le déchire et le pousse à réviser son action. Il entame une carrière politique. Elu à l'Assemblée constituante en 1848, il prend position contre la société qui l'entoure : la peine de mort, la misère, l'ordre moral et religieux. C'est en 1862 que Victor Hugo termine "Les Misérables", immense succès populaire à l'époque. Fervent opposant au coup d'Etat du 2 décembre 1851, il doit prendre le chemin de l'exil jusqu'en 1870. Installé à Jersey et Guernesey, il écrit "Les Châtiments", et "Les Contemplations". De retour en France, à plus de 60 ans, il entame la rédaction de "La légende des Siècles". Poète romantique, dramaturge en rupture avec les codes classiques, et auteur de romans mythiques, Victor Hugo a connu la gloire populaire et la reconnaissance de ses pairs."
Source : Evene.fr


COLLEGE-VICTOR-HUGO.jpg
Le lycée Victor Hugo (8 rue du Lycée) est l'ancien collège des Jésuites (établi à Besançon de la fin du 16e siècle à 1765), devenu école centrale, puis lycée de Besançon. Il portera le nom de Victor Hugo à la mort de l'écrivain en 1885. En 1980, le lycée est transféré à Planoise (1 rue Rembrandt) et garde le nom de Victor Hugo. Les bâtiments du centre ville deviennent alors collège du Centre, puis collège Victor Hugo en 1986. (Photo : Nicolas Daubigney sur besancon.fr)


STATUE-VICTOR-HUGO-Esplanade.jpg
Statue de Victor Hugo sur l'Esplanade des Droits de l'Homme, davant la Mairie (Photo : Annie Fusis sur besancon.fr)


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Buste de Victor Hugo par Auguste Rodin (Photo : Wikipedia)

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