Comme promis dans mon article LE TELEFILM LIP EN TOURNAGE A BESANCON, rubrique QUAND ON PASSE A LA TELE !, voici en quelques lignes l'histoire de LIP à Besançon.
Un grand merci à Jean-Pierre qui m'a ouvert ses archives et sa mémoire... et à ses amis...
LIP EN QUELQUES DATES :
1867
Emmanuel Lipmann avec ses fils Ernest et Camille, fondent un atelier d’horlogerie sous l’enseigne Comptoir Lipmann.
1896
Le chronomètre Lip est lancé. La fabrication s’élève alors a environ 2500 pièces par an.
1931
La marque Lip devient Lip S.A. d’Horlogerie. Des actions de la société sont données aux distributeurs pour accélérer les ventes. Les trois directeurs sont alors James Lipmann (fils de Camille), responsable commercial, Fred Lipmann (fils d’Ernest), responsable technique, et Lionel Lipmann (fils d’Ernest), responsable de la communication.
1945
Les parents de Fred et de Lionel sont arrêtés lors de la rafle du vélodrome d’hiver et ne reviendront pas d’Auschwitz. Fred Lipmann s’autoproclame président de Lip.
1960
La situation financière de l’entreprise se dégrade.
1967
Fred Lipmann cède 33 % de ses parts à Ebauches S.A.
1970
Ebauches S.A. devient le principal actionnaire
1973
Lip fabrique les premières montres à quartz françaises. Mais la concurrence américaine et japonaise met l’entreprise en péril.
17 avril 1973
Lip dépose le bilan.
1973 - L’affaire Lip
Lors d’une réunion du comité d’entreprise extraordinaire, des ouvriers ouvrent la serviette de l’un des administrateurs et découvrent les décisions de restructuration et de licenciements qu’on cachait. L’usine de Palente est occupée sur le champ.
15 juin 1973
Une manifestation rassemble 12000 personnes dans les rues de Besançon.
18 juin 1973
Une assemblée générale décide la remise en route de la production, sous contrôle des travailleurs pour assurer un salaire de survie. La lutte des Lip est alors popularisée avec le slogan : "C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie".
15 août 1973
Les gardes mobiles investissent l’usine et chassent les ouvriers. A l’annonce de cette nouvelle, de nombreuses entreprises de Besançon et de la région se mettent en grève.
29 septembre 1973
Une grande marche nationale sur Besançon est organisée. 100 000 personnes manifestent(La marche des 100 000).
15 octobre 1973
Le premier ministre Pierre Messmer annonce : Lip, c’est fini !
Octobre 1973
Claude Neuschwander accepte de reprendre l’entreprise Lip.
29 janvier 1974
La compagnie européenne d’horlogerie dirigée par Claude Neuschwander reprend les activités horlogerie de Lip. 850 ouvriers doivent être réembauchés. C’est la fin de la grève.
Présidentielle de 1974
Tentative de candidature à la présidentielle 1974 de Charles Piaget (le responsable CFDT de Lip), portée par une bonne partie de la gauche de la gauche et qui se voulait candidature symbole des luttes de l'époque ... Et qui avait fait dire à Edmond Maire, qui avait comme d'habitude tout compris (?!) : "un ouvrier horloger n’a pas les compétences nécessaires pour être président de la République".
1976-1978
Au cours des deux années, la nouvelle équipe de direction doit faire face à des difficultés imprévues : les fournisseurs n’honorent pas les commandes passées, Renault retire ses commandes ; le tribunal de commerce demande à Lip d’honorer les 6 millions de dettes de l’ancienne entreprise auprès des fournisseurs…
8 février 1976
Claude Neuschwander démissionne.
Avril 1976
La compagnie européenne d’horlogerie dépose le bilan.
5 mai 1976
Les Lip entament une nouvelle occupation de l’usine et relancent la production de montres.
12 septembre 1977
Face à l’absence de repreneurs, Lip est définitivement liquidée.
1984
La marque est rachetée par Kiplé... en liquidation en 1990.
1990
Jean-Claude Sensemat, industriel du département du Gers, acquiert la marque horlogère et tente de la développer avec une approche marketing plus moderne. En 2002, il signe un contrat de licence mondiale de Lip.
Voir l'article LES PRINCIPAUX ACTEURS DU CONFLIT LIP, rubrique GRANDES CAUSES...